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L’auteur de maltraitances : un personnage bien banal,

selon Michèle Myslinski, psychologue.

L'amour initial mis en cause

A l'occasion de la journée mondiale sur la maltraitance Alma France*, organisait ce 15 juin une conférence débat "Maltraitance chacun peut être concerné". Regards croisés d'experts : psychologue, gériatres, juriste.

La psychologue Michèle Myslinsky a défini une typologie des maltraitants. Des personnes souffrant de pathologies mentales lourdes, de carences sévères mais aussi de nombreux pervers dont l'orgueil démesuré est à l'origine du pouvoir prennent sur autrui. Pour ceux-là l'autre n'existe qu'en tant qu'instrument de satisfaction de leurs propres ambitions. "Les personnes âgées isolées, fragiles sont des cibles privilégiées d'escrocs cupides, méprisants, sectaires qui prennent plaisir à utiliser la faiblesse."

A côté de ces deux catégories de maltraitants, les études montrent que le plus gros de la maltraitance ordinaire est "de notre fait" , familles de personnes âgées ou professionnels motivés à travailler auprès de gens fragilisés. Ces personnes âgées ou personnes handicapées nous intéressent "parce que nous les aimons". Sans doute faut-il mettre en cause cet amour initial, spontané, naturel.Elle explique cela par le fait le "désir de réparation" de l'autre, abimé par l'âge, le handicap, la longue vie, soit le socle de notre motivation, qu'il soutienne notre idéal (de vie, professionnel ou familial). Ce sont les facteurs d'une forte désillusion "obligée" qui vient miner notre motivation. Il s'agit de la confrontation entre l'idéal et la réalité. Dans ces moments de désillusion, l'attachement, la sollicitude, l'amour sont abolis. Ambivalence de l'être.

"L'amour ne suffit pas" pour accompagner convenablement. La bonne volonté trouve rapidement ses limites. Les processus destructeurs s'installent. Pitié, bienveillance ne résistent pas. La réalité de la vieillesse, de la maladie, de la mort sont facteurs à hauts risques de surgissement de la haine et de la violence que nous contenons tous en nous et qui peuvent être déliés de l'amour, de la sollicitude que nous éprouvons aussi .

C'est à ce point de rupture de déliaison que ce produit le passage à l'acte maltraitant qui engendre de grands dégâts chez la victime bien sûr mais aussi chez l'auteur de l'acte parce que la culpabilité, la honte, la peur de récidive vont s'en suivre.

Le seul moyen de prévenir le passage à l'acte est la conscientisation de ces processus à l'oeuvre. Notre outil de traitement est notre capacité à comprendre le caractère obsolète de ces affects, que ces personnes ne sont pas réellement mortifères pour nous. "Les vieux, les personnes handicapées ... ne sont pas dangereux pour nous. Nous pouvons comprendre qu'il est injuste de porter vers l'autre, plus vulnérable nos propres frustrations. Ensuite parler, nous préserve le plus surement de l'acte maltraitant. "Penser, parler, nous protège d'agir et les protège eux de nos agir".

http://www.dailymotion.com/video/xdrit0_personnes-vulnerables-les-maltraita_news

http://www.agevillage.com/actualite-5065-1-maltraitance-auteur-personnage-bien-banal-michele-myslinski-psychologue.html

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