Quelques
chiffres en 2013 pour ALMA Isère :
Comme
chaque année, nous rappelons que les statistiques d’ALMA Isère
tentent de traduire le contenu des appels que nous recevons. Ces
résultats sont en cohérence avec les résultats de l’ensemble des
centres d’écoute.
Dans tous les cas, ces
appels manifestent la souffrance ressentie par une personne âgée et
/ou handicapée et de leur entourage. Nous ne recevons pas d’appel
malveillant ou affabulateur mais certains appels relèvent parfois de
troubles psychiques.
En 2013, 180 appels maltraitances
ont été reçus lors des permanences d’ALMA Isère:
-soit 55h et 20 min d’écoute,
correspondant à l’ouverture de 72 dossiers (58 dossiers personnes
âgées, et 14 dossiers personnes handicapées)
-et 258 appels donnés par les
référents aux appelants, aux organismes et autres partenaires, soit
113h07min d’écoute et de suivi.
Comme
chaque année, la quasi-totalité des appels concernait des
situations de l’Isère, ou émanait de personnes vivant en Isère.
Les
appels reçus proviennent dans 40,3% des familles, 25,3% de
professionnels, 17,2 % des victimes elles-mêmes et 17,2% de
l'environnement social (ami, voisin...)
Nous
constatons qu'il existe des différences significatives entre les
situations impliquant des personnes handicapées et des personnes
âgées quant à l'origine des appels.
Pour
les situations concernant les personnes âgées, c'est dans 45,1 %
des cas les familles de victimes qui contactent ALMA Isère contre
18,8 % pour les personnes en situation de handicap.
Les
maltraitances évoquées ont lieu au
domicile de la
personne âgée pour 63,2% et en
établissement
pour 36,8%.
La
proportion d’appels concernant des établissements est relativement
importante si l’on considère que 80% des personnes âgées de plus
de 80 ans vivent à domicile.
Pour
les personnes en situation de handicap, les maltraitances exprimées
dans 64,7% des cas, la situation a lieu à domicile et en
établissement pour 35,7%.
Pour
2013, ces chiffres correspondent à l’analyse des dossiers et non à
la première écoute.
Quel est le profil des
« victimes » ?
Les femmes représentent 75 % des
« victimes » pour les personnes âgées et 41,20 % pour les personnes en situation de handicap.
Répartition par âge des
« victimes »
Les « victimes » de
maltraitances pour les personnes âgées ont :
entre 76 et 95 ans et
représentent 78% des situations,
entre 76 et 80 ans 16,3%,
entre 81 et 85 ans 23,6%, entre
86 et 90 ans 20%,
entre 91 et 95 ans 18,18 %.
Pour les personnes handicapées,
les « victimes » ont dans 20% des situations entre 31 et
35 ans, et 20% entre 51 et 55 ans. L'ensemble des autres tranches
d'âge sont représentées pour 10% chacune.
Quelles sont les catégories
de maltraitance
observées?
En
établissement pour les personnes âgées
Les
maltraitances « principales » sont :
Les
maltraitances par négligences passives représentent 15% des
situations évoquées,
les
maltraitances médicales sont de 15%,
les
maltraitances financières, psychologiques, privation de citoyenneté,
et physiques correspondent une à une à 5% des situations.
Dans
20% des cas, la situation rapportée n’était pas liée à une
maltraitance, mais à une souffrance de l’appelant, à un manque de
communication,....
Dans
30 % des situations, il nous a été difficile d’évaluer la
situation car l’appelant n’a pas donné suite, ou la situation
est en cours.
Les
maltraitances « associées » sont :
Des
maltraitances psychologiques associées à la maltraitance principale
dans 37,5 % des situations, les négligences 25%, les maltraitances
médicales 25%. Dans 12,5% des cas, il y a des maltraitances civiques
avec privation de citoyenneté.
En
établissement pour les personnes handicapées :
Les
maltraitances « principales » sont des maltraitances
psychologiques à 20% associées à des négligences passives.
Les
80 % restant sont des situations que nous ne pouvons évaluer faute
de renseignements, ou parce que nous attendons un complément
d'information de l'appelant.
A
domicile pour les personnes âgées
Les
maltraitances « principales » sont :
Les
maltraitances psychologiques qui représentent 31,20% des situations,
9,4% révèlent des maltraitances financières ou des négligences
passives.
Il
y a 6,3% de maltraitances physiques. Les maltraitances civiques
représentent 3,1% des situations, ainsi que les négligences
actives, les maltraitances médicales et les privations de
citoyenneté.
Dans
25% des cas, les situations exposées, ne révèlent pas de
maltraitance à la suite du suivi, mais bien d’une souffrance de
l’appelant ou d’un problème de communication,....
9,4%
des situations sont non évaluables du fait d'un manque d'information
ou en cours d'évaluation.
Les
maltraitances « associées » sont :
Les
maltraitances psychologiques soit 36,4%. Les maltraitances
financières, les négligences actives et les privations de
citoyenneté représentent chacune 13,6 %, des situations entendues.
9,1%
des situations concernent des maltraitances médicales et des
négligences passives, et 4,5% correspondent à des maltraitances
physiques.
A
domicile pour les personnes handicapées
Les
maltraitances « principales » sont :
Les
maltraitances psychologiques qui représentent 11,1% des situations,
et les privations de citoyenneté également
Dans 33,3% des cas, les
situations exposées ne révèlent pas de maltraitance à la suite du
suivi, mais bien d’une souffrance de l’appelant, d’un problème
de communication ou d'interprétation de la situation.
44,4% des situations sont non
évaluables du fait d'un manque d'information ou en cours
d'évaluation.
Les maltraitances
« associées »sont :
Des privations de citoyenneté,
des maltraitances financières et psychologiques pour 33,3% chacune,
Qui sont les « auteurs
présumés» ?
En
établissement pour les personnes âgées
:
Les
personnels soignants représentent 42,50 % des auteurs présumés en
établissements, et le personnel d'encadrement 34,60%.
Les
enfants sont, dans 11,50% des situations, désignés comme auteurs
présumés en établissement.
En
établissement pour les personnes handicapées
:
Les
employés et services médicaux et paramédicaux représentent 83,30%
des maltraitants en établissements pour les personnes handicapées.
A
domicile pour les personnes âgées :
Parmi
les membres de la famille, qui
représentent 80,8% des situations, les conjoints (es)
sont nommés dans 27,60%, les fils sont désignés comme auteurs dans
23,30% des situations et les filles pour 12,80%.
A
domicile pour les personnes handicapées:
Dans
22,22% des cas c'est le conjoint (e) qui est désigné comme
maltraitant, 22,22% des personnes maltraitantes présumées sont
n'appartiennent pas à l'entourage proche de la « victime »
en situation de handicap.
Répartition
géographique
Cette
répartition des situations semble cohérente avec la démographie du
département.
Pour
conclure sur les chiffres, nous constatons que la maltraitance des
personnes âgées reste souvent cachée, méconnue, négligée mais
qu’elle est bien réelle.
Sa
prise en compte et son traitement ne sont pas toujours effectifs et
se heurtent à bien des obstacles. Les situations exposées sont
souvent très délicates et complexes. De plus les témoins et les
personnes âgées elles-mêmes craignent souvent les réactions de
l’entourage voire des représailles en cas de révélation et ne
souhaitent pas que des signalements soient effectués.
Nous
constatons que particulièrement dans les établissements elles
n’osent pas agir et nous demandent souvent de ne pas intervenir
tout en soulignant qu’elles apprécient avoir pu en parler aux
écoutants et aux référents.
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