Article Agevillage du 10 juin 2025
La Fédération 3977 a donné l'alerte en mai : les maltraitances envers les personnes âgées atteignent des niveaux sans précédent. A l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées le 15 juin, la rédaction vous propose des outils pour agir.
Avec plus de 60 000 appels reçus par le 3977 en 2024 , et 12 677 dossiers de maltraitance ouverts , la fédération enregistre une hausse de + 42 % en deux ans.
Ces derniers mois, c'est encore pire, ajoute Elodie Durand, responsable ressources privées et communication de la fédération. Avec une augmentation de 120 % sur les derniers mois de 2024 et de 60 à 80 % sur les premiers mois de 2025.
La grande majorité de ces appels sont relatifs aux situations de maltraitance à domicile : 73 % en 2024 , contre 59 % en 2022.
Alors que faire ?
Premier réflexe, appeler le 3977 : au bout du fil, des écoutants professionnels pour faire le point sur la situation et proposer des pistes de solution pour faire cesser les maltraitances.
En cas de danger immédiat, il faudra cependant composer le 17 (police) ou le 18 (pompier) ou le 114 pour les personnes qui ont des difficultés à entendre ou à parler.
En cas de doute comme de maltraitance avérée, il peut aussi être utile de se rapprocher de l'Unité médico-judiciaire (UMJ) la plus proche . Les médecins légistes qui y travailler pourront guider, accompagner les victimes dans leurs démarches, si elles le souhaitent.
A noter : si la victime n'est pas en capacité de s'exprimer, le médecin est légalement tenu de signaler la situation à la permanence du parquet, auprès du procureur. Il existe des UMJ partout en France, généralement rattachées aux centres hospitaliers.
Savoir repérer la maltraitance
Mais pour pouvoir signaler, agir face à une situation de maltraitance, encore faut-il savoir l'identifier.
Pour rappel, les maltraitances peuvent être de natures très diverses : physiques, psychologiques, médicales, financières , sans oublier les violences sexuelles , très certainement sous-estimées chez les plus âgés, et les situations de négligence active ou passive.
Pour mieux identifier les situations problématiques, la Haute autorité de santé a publié l'an passé différents outils :
- une grille de repérage des maltraitances à domicile
- une échelle de la maltraitance (violentomètre) en établissement
La ville de Paris propose quant à elle une échelle de la maltraitance à domicile .
Enfin, le test de l'association québécoise Rivfel a lui pour objectif de déceler les maltraitances.
Et pour la prévention, il est essentiel de comprendre ses ressorts, ses locataires et environnants.
La maladie à corps de Lewy, par exemple, entraîne des troubles du comportement particuliers, qui peuvent aller jusqu’aux violences intrafamiliales, du malade envers son entourage, avec un risque de maltraitance en retour.
L’Association des aidants et des malades à corps de Lewy (A2MCL), qui a mené l’enquête en 2022 avec le Centre de neurologie cognitive de l’hôpital Lariboisière (Paris), organise le 19 juin une conférence en ligne sur le sujet.
Y interviendront le docteur Emmanuel Cognat, neurologue à Lariboisière, la neuropsychologue Yael Slama, l’ancien aidant et président de l’association Philippe de Linares et Marie-Suzanne Lavelle, ancienne aidante et bénévole écoutante téléphonique à l’A2MCL, pour tenter de répondre aux nombreuses questions qui se posent :
Quelle est l’ampleur du phénomène ? Quelle est la nature de ces violences ? Qui est touché par ces violences ? Dans quelles circonstances se manifestent-elles ? Quelles en sont les causes, les facteurs déclencheurs ? Comment y faire face au quotidien ? Comment se faire aider ? Comment les éviter et les prévenir ?
Conférence en ligne Les violences intrafamiliales dans la maladie à corps de Lewy, jeudi 19 juin 2025 de 20 h à 22 h.
S’inscrire
Commentaires