La Fédération 3977 reçoit
quotidiennement des alertes pour maltraitances touchant des personnes
adultes en situation de vulnérabilité, soit par sa plateforme nationale
(3977), soit directement par ses centres.
Avec 5 040 dossiers pour
maltraitances possibles ouverts au 1er semestre 2022, soit une
augmentation de + 974 par rapport au 1er semestre 2021 (+24%), le bond
en avant de ces alertes, amorcé au 1er trimestre, se poursuit. Le cap
des 10 000 alertes annuelles devrait ainsi être franchi fin 2022.
Comme au 1er trimestre 2022, cette
forte hausse tient exclusivement aux situations de maltraitances
possibles touchant des personnes vulnérables résidant en établissement,
surtout médico-sociaux : avec 2 321 dossiers ouverts au 1er semestre
2022, ces situations sont désormais du même niveau que celles
concernant des personnes vivant à domicile (n=2719). Jusqu’en 2021,
elles représentaient moins d’un quart des alertes reçues par la
Fédération.
Il ne s’agit pas d’une simple «
contamination » des données du 1er semestre par celles du 1er
trimestre, marquées par la forte médiatisation des « affaires » Orpéa
et Korian : ainsi pour le seul 2ème trimestre 2022, les alertes
concernant des résidents en établissements sont passées de 451 à 716
par rapport au 2ème trimestre de 2021, soit + 59%.
Cette hausse a surtout porté sur des
situations affectant des personnes très âgées, avec une progression de
1213 à 2020 pour les personnes âgées de plus de 80 ans au 1er semestre
2021 à 2022, soit + 67%.
S’agissant des types de maltraitances
principales, la hausse est massive pour les maltraitances liées aux
soins (+ 568 soit + 297%) et pour les négligences (+683 soit + 117%),
en cohérence avec le contexte institutionnel en cause.
Il est habituel que des faits très
médiatisés en lien avec des maltraitances favorisent pendant quelques
jours ou quelques semaines les alertes reçues à la Fédération, mais
cette poursuite après la hausse des alertes au 1er trimestre 2022
surprend. La plupart des situations réelles de maltraitances ne donne
lieu à aucune alerte, de sorte que cette hausse peut aussi bien
s’expliquer par celle des situations réelles, que par celle des
décisions d’alerter.
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